
L'exposition Évolutions industrielles⚓
Situation et plans⚓
Prenant place au niveau 2 de la Cité des sciences et de l'industrie, l'exposition Évolutions industrielles occupe une surface totale d'environ 1000 m². Elle est présentée en trois langues : français, anglais et espagnol. L'illustration ci-dessous vous donne la situation générale du niveau 2 et la localisation de l'exposition en son sein.
Voici un plan schématique de l'exposition.
Évolutions industrielles s'inscrit dans la ligne éditoriale « SociétéScience », qui s’intéresse aux évolutions majeures de nos sociétés et aux impacts de la science et de la technologie sur nos vies individuelles et collectives. Le partenaire scientifique de l’exposition est l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Propos⚓
Comprendre le « nouveau monde industriel » et son impact sur l’homme.
Chacun d’entre nous a fait connaissance avec la « révolution industrielle » sur les bancs de l’école et pense en avoir une vision relativement claire : « en 1769, James Watt invente la machine à vapeur qui remplace la force de l’homme et de l’animal. Ainsi commence l’industrialisation du monde, accompagnée de la disparition de l’artisan et de la naissance de l’ouvrier, de l’hymne au progrès technologique et des luttes sociales, de l’essor de la société de consommation et des catastrophes écologiques ».
Plus récemment, un nouveau récit collectif, européen, déplore la désindustrialisation des pays occidentaux. Puis, comme un renouveau, on croise de plus en plus fréquemment l’expression « 4e révolution industrielle », porteuse d’espoirs et de craintes, comme celles qui l’ont précédée, on se demande comment la « verdir » pour la rendre durable, on tente de l’articuler entre socialisme et libéralisme...
Ces récits nécessitent d’être critiqués, actualisés, revisités, si l’on veut mieux comprendre le monde industriel tel qu’il s’offre à nous aujourd’hui.
En écoutant le concert des récits sur l’industrie, on est frappé par la juxtaposition des images associées à ces périodes : du fog londonien, mélange de fumées, de charbon et de brouillard au cloud, ce nuage numérique représenté sur un fond de ciel bleu, le contraste est saisissant. Un point commun unit pourtant ces deux métaphores : sur fond noir ou sur fond bleu, il est tout aussi difficile d’y voir clair, tant les métamorphoses des visages de l’industrie sont profondes et concernent tous les domaines de l’activité humaine.
La question industrielle est omniprésente dans le débat public. Entre mise en perspective et mise en prospective, l’exposition propose de fournir aux visiteurs, adolescents et adultes, des clés de lecture pour appréhender ce sujet complexe, vaste, vertigineux, qui traverse passé, présent et avenir et concerne tous les domaines des activités humaines, devenus plus interdépendants que jamais. Elle propose un état de la recherche, une recherche plurielle et non consensuelle.
Cette exposition ambitionne de mettre en scène le « concept » d’industrie et sa matérialité, par le prisme de notre relation aux objets, au travail, aux discours, en s’appuyant sur une approche globale et transhistorique, de façon à permettre au visiteur, non spécialiste mais qui vit de plein fouet ces transformations, de lire les changements actuels à l’aune d’une relecture de ceux qui ont eu lieu hier.
L’idée ici est de concevoir une expérience de visite qui permette au visiteur non pas de faire (au sens des manipes hands on propres aux centres de sciences) mais de ressentir, d’éprouver, d’être troublé et de proposer une narration pour tenter de s’extraire du fog comme du « nuage ».
Liliane Hilaire-Pérez, directrice d’études à l’EHESS, est la rédactrice d'une petite synthèse réalisée spécialement pour l'exposition, À propos des définitions de l’industrie.
Schéma conceptuel⚓
On aborde habituellement l’industrie de façon partielle : on parle de ses conséquences désastreuses (pollutions et confiscation des ressources) ou de ses pouvoirs magiques, de la désindustrialisation (disparition d’emplois dans certaines régions du globe), de ses liens avec la politique, l’économie, la géopolitique, les sciences, le travail, le développement durable... Ces thèmes sont bien sûr inhérents au sujet mais, pris indépendamment les uns des autres, ils empêchent de penser ce qu’est l’industrie dans la vie des hommes, l’importance des choses dans notre vie et notre importance dans la vie des choses.
Trois notions traversent l’ensemble de l’exposition :
Jeux d’échelles (« qui change d’échelle, change d’essence ») ;
Ambivalence (l’industrie nous fait vivre et nous menace) ;
Révéler / Cacher (visible / invisible et matériel / immatériel).
L’exposition est organisée en sept temps forts, qui structurent son parcours :
Du fog au cloud. Cette entrée en matière situe l'élève dans une histoire longue (l’industrie ne naît pas avec le XIX° siècle), globale et touchant tous les domaines de l’activité humaine ;
Transformations (gigantisme des chaînes de production et pluralité des filières techniques, accroissement de la production/consommation/destruction d’objets, transformations des visages de l’industrie) ;
Le temps des objets (sept thématiques pour mieux comprendre le processus d’industrialisation du monde) ;
Homo Faber (lire les métamorphoses de l’industrie à travers l’évolution des modes d’organisation du travail) ;
Grands récits (les discours que les hommes portent sur l’activité industrielle) ;
Effet rebond (paradoxe de Jevons, qui renvoie à l’adage « l’enfer est pavé de bonnes intentions » : on pense mettre en place une nouvelle règle ou une nouvelle technologie pour contrer des effets délétères et ce n’est qu’a posteriori qu’on découvre les effets délétères de cette nouvelle règle ou de cette nouvelle technologie…) ;
« Terre augmentée » / « Terre diminuée », consacré aux infrastructures invisibles du numérique. Ce « lever de rideau » révèle un nouvel état du monde, l’industrialisation de la planète.
L’exposition propose au visiteur une succession d’expériences émotionnelles, réflexives, lui permettant de se construire un point de vue global sur un sujet complexe. Elle repose sur des expériences contemplatives et immersives portées par des installations artistico-didactiques, des « dispositifs hybrides », à la croisée de l’installation artistique, du design d’interaction et / ou du numérique. L’exposition mise sur l’évocation et la surprise, même si ces installations ont aussi pour objectif d’illustrer ou de servir de supports aux informations scientifiques.
Contenu⚓
Ressources⚓
Atelier Explor'Actions⚓
L'atelier Explor'Actions autour de l’exposition Évolutions industrielles est idéal pour préparer votre future visite de groupe, s'inspirer et découvrir de nombreuses ressources et activités, imaginer des projets pédagogiques et échanger entre professionnels. L’atelier interactif et collaboratif est proposé gratuitement aux professionnels de l’éducation.
Au programme :
visite commentée de l’exposition ;
présentation des ressources et offres disponibles sur les thématiques proches ;
temps collectif entre pairs, pour élaborer son propre parcours.
Deux séances sont ouvertes :
Mercredi 14 septembre 2022, de 14h00 à 16h30 - en présentiel à la Cité des sciences et de l'industrie, Paris 19e ;
Mercredi 28 septembre 2022, de 14h00 à 16h30 - en ligne.
L’inscription se fait en ligne, ici :
https://framaforms.org/inscriptions-ateliers-exploractions-20222023-1654687158
Les éditions autour de l'exposition⚓
Pour prolonger la visite de l'exposition en dehors de la Cité des sciences et de l'industrie, le service des éditions d'Universcience édite un journal d’’exposition et une bande-dessinée.
Journal d'exposition
« Révolution ou évolutions industrielles ? Conçu comme un souvenir de l’exposition, ce journal déconstruit la notion communément admise de « Révolution industrielle » dont l’origine remonterait à la machine à vapeur de James Watt en 1769. A y bien regarder de près, les recherches des historiens et des spécialistes conduisent à privilégier des « évolutions industrielles ». L’industrialisation est un phénomène lent, qui commence bien avant le XVIIIe siècle et ne s’attache pas à un territoire particulier.
Trois experts en histoire, physique, sociologie et économie ainsi que la commissaire de l’exposition mettent en question le récit collectif de « La Révolution industrielle », de manière synthétique et à travers une série de focus sur des personnages et des lieux emblématiques du phénomène. Ils ouvrent une réflexion originale sur le processus d’industrialisation, par le prisme de notre relation aux objets techniques, au travail et aux discours. A l’heure de notre nouveau monde hyper-industriel, le temps de la déconstruction d’un mythe est venu. »
Rédacteur des textes et interviews : Olivier Quezada
Textes de Liliane Hilaire-Pérez, professeure d’histoire moderne à l’université Paris Cité et directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études en sciences sociales (EHESS) ; Thierry Weil, docteur en physique, professeur à Mines Paris (PSL), Astrid Fontaine, commissaire muséographe de l’exposition, et Pierre Veltz, sociologue et économiste.
24 pages. Prix : 5,95 €. En vente uniquement sur place et sur https://www.cite-sciences.fr
Bande-dessinée
« Les héros de l'étoffe, ce sont ceux qui ont donné leur santé, leur liberté et souvent leur vie pour que le monde entier puisse s'habiller ! »
Imaginez un salon du textile se jouant de l'espace et du temps : s'y croisent Karl Lagerfeld, Michael Jordan, Jean-Baptiste Colbert, Ötzi, une influenceuse, Adam Smith, une ouvrière textile indienne, le roi Arthur...
Loin de découler de quelques innovations d'inventeurs géniaux, l'industrialisation du monde fut un processus de longue durée, modelé par les inégalités, l'accès aux ressources naturelles et des luttes sociales et politiques.
Les héros de l'étoffe offre une plongée, sous la conduite d'Audrey Millet, l'historienne, et Pétronille Griffon, l'archéologue, dans une histoire qui est aussi celle de l'humanité, du Paléolithique à la fast fashion...
Les héros de l’étoffe. La fabuleuse histoire du textile
Scénario : S. Laliberté, A. Millet. Dessin et couleurs : N. Gobbi.
Coédition Cité des sciences et de l'industrie / Steinkis.
Juin 2022, 19 €.
Pistes bibliographiques⚓
Une sélection tout public de livres pour comprendre, appréhender et questionner les (r)évolutions industrielles.
Une sélection d'albums et de documentaires pour les enfants de 8 à 12 ans.
Ces deux sélections ont été opérées par la bibliothèque de la Cité des sciences et de l’industrie. Celle-ci est en accès libre et gratuit du mardi au dimanche. Elle vous propose des espaces et des activités pour lire, travailler, se former, partager, débattre, créer, découvrir…
D’autres ouvrages sont susceptibles de nourrir votre réflexion. En voici une liste non exhaustive.
L’industrie-monde, F. Bost, D. Messaoudi, Documentation photographique n°8140, éd. CNRS, 2021.
Internet. Une infographie, T. Mendès France, Q. Leeds, éd. CNRS, 2021.
L’âge industriel, L’Histoire, collections n°91, avril-juin 2021.
L’enfer numérique. Voyage au bout d’un like, G. Pitron, éd. Les Liens qui libèrent, 2021.
Chroniques de jeunesse, G. Delisle, éd. Delcourt, coll. Shampooing, 2021.
Avoir l’étoffe. Une histoire du vêtement professionnel en France des années 1880 à nos jours, J. Brucker, éd. Arbre bleu, 2021.
Red Mirror. L'avenir s'écrit en Chine, Simone Pieranni, éd. C&F, 2021.
Mémoires industrielles, 303 hors-série n°165, 2021.
Le magasin du monde, sous la direction de P. Singaravélou et S. Venayre, éd. Fayard, coll. Histoire, 2020.
Economix. La première histoire de l'économie en BD, M. Goodwin, ill. D.E. Burr, éd. Les arènes, 2019.
De briques et de sang (BD), R. Hautière, ill. D. François, éd. Casterman, 2019.
Le travail au XXIe siècle, sous la direction d’A. Supiot, éd. de l'Atelier, 2019.
L'évangélisme technologique. De la révolte hippie au capitalisme high-tech de la Silicon Valley, R. Durand, éd. FYP, coll. Reboot éditions, 2018.
La religion industrielle. Monastère, manufacture, usine. Une généalogie de l'entreprise, P. Musso, éd. Fayard, coll. Sciences humaines, 2017.
La société hyper-industrielle. Le nouveau capitalisme productif, P. Veltz, éd. Seuil, 2017.
L'industrie, notre avenir, sous la direction de P. Veltz et T. Weil, éd. Eyrolles, 2015.
Catalogue de l’exposition L’art et la machine, sous la direction de C. Cartier et H.-C. Cousseau, coéd. Lienart / musée des Confluences, Lyon, 2015.
Les Paris de l'industrie 1750-1920. Paris au risque de l'industrie, T. Le Roux, éd. Créaphis, 2014.
Moutons rebelles, B. Barras, Editions Repas, 2014.
Habiter l'utopie, T. Paquot, éd. de la Villette, 2004.
Le mythe de la machine, 2 vol. (1966-1970), L. Mumford, éd. Fayard, 1974. Nouvelle traduction d'A. Gouilleux et G. Cingal (premier tome seulement) parue aux Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, 2019.
Technique et Civilisation (1934), L. Mumford, éd. Parenthèses, coll. eupalinos, 2015.
Liens avec les programmes scolaires⚓
Lycée général / technologique
Seconde générale et technologique
Lycée professionnel
Informations pratiques⚓
Adresse
Cité des sciences et de l'industrie
30 avenue Corentin-Cariou
75019 Paris
Accès
Métro : Porte de la Villette (Ligne 7)
Bus : 71, 139, 150, 152, 249
Tramway : Porte de la Villette (Ligne 3b)
Horaires d'ouverture
Du mardi au samedi de 10 h à 18 h, le dimanche de 10 h à 19 h.
Fermeture le lundi ainsi que les jours fériés suivants : 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.
Élémentaire : 1 gratuité pour 12 entrées payantes
Secondaire : 1 gratuité pour 15 entrées payantes
Tarifs groupe, prix par participant (en vigueur au 1er septembre 2021)
4,50 € (2,50 € pour les établissements en réseau d'éducation prioritaire)
Tout billet acheté donne droit à une entrée au sous-marin Argonaute (dans la limite des places disponibles) + un accès aux ateliers et au Planétarium sur réservation.
Réservation groupes
Sur internet (devis en ligne)
Par e-mail : resagroupescite@universcience.fr
Par téléphone : 01 40 05 12 12
Par fax : 01 40 05 81 90
Par courrier : Cité des sciences et de l'industrie
Service groupes
30 avenue Corentin-Cariou
75930 Paris Cedex 19