Objectif

Présenter un état de lieux de l’arsenal thérapeutique actuellement accessible aux patients pour se soigner.

 

Propos

On estime à 157 400, le nombre de décès par cancer survenus en France en 2018 (89 600 hommes et 67 800 femmes). À l’inverse de l’incidence, le taux de mortalité est en constante diminution depuis 25 ans. Cela s’explique par l’amélioration des traitements et des méthodes de diagnostic qui permettent de déceler les cancers à un stade plus précoce et donc à une étape où ils sont plus faciles à prendre en charge.

Il s’agit de faire le point sur les trois grandes familles thérapeutiques – chirurgie, radiothérapie et chimiothérapies – et de faire comprendre comment elles fonctionnent car, si elles visent toutes la destruction des cellules cancéreuses, elles ne mettent pas en œuvre les mêmes moyens. Des explications sont également données sur les nouvelles thérapies, qui peuvent mettre en œuvre d’autres stratégies, comme le renforcement du système immunitaire. Pour chaque famille de thérapie, on s’intéresse aux moyens dont disposent les soignants pour proposer une médecine de plus en plus personnalisée et de plus en plus précise.

 

Elément d’exposition

Ici, une pièce de théâtre en quatre actes Comment traite-t-on les cancers ? propose de suivre quatre destins dans leur parcours de soins : Lucie, atteinte d’un cancer du sein, Sébastien, souffrant d’un cancer colorectal, Aya, soignée pour un cancer du poumon, et Victor, pour un cancer de la prostate. Leur traitement est adapté : chaque cancer est particulier et nécessite une prise en charge singulière. Cette pièce de théâtre est une des pierres angulaires de l’exposition ; elle permet de comprendre qu’il n’y a pas un cancer mais des cancers et que chacun est diffèrent et aura un traitement adapté. Elle permet aux visiteurs de comprendre les différents traitements, leurs différences et qui sait peut-être de jouer un rôle dans la prévention. Sont aussi mis à l’honneur les soins des supports adaptés à chacun et chacune.

Les assises sont confortables pour que les élèves puissent suivre dans les meilleures conditions possibles ce contenu complexe et dense.

 

 

Contenu détaillé

Ø  Chirurgie : pratiqué dans 80 % des cas, c’est la plus ancienne et la plus simple thérapie. Il s’agit de l’ablation de la tumeur. De la chirurgie conventionnelle, à la chirurgie mini-invasive, aux thermothérapies et à la chirurgie robotisée, un topo est présenté sur les différentes techniques existantes.

Ø  Radiothérapie : La radiothérapie est une méthode de traitement local : l'irradiation par des rayons chargés d’énergie, qui a pour but de détruire les cellules tumorales tout en épargnant les tissus sains périphériques. La radiothérapie est utilisée chez plus de la moitié des patients ayant un cancer. Radiothérapie externe, radio chirurgie, curiethérapie et radiothérapies innovantes sont expliquées.

Ø  Chimiothérapie : Cette thérapie repose sur la prise d’une substance chimique. Contrairement à la radiothérapie et la chirurgie qui sont des thérapies locales, les chimiothérapies sont des traitements plus généraux. La majorité des substances chimiothérapeutiques affectent la mitose ou la synthèse et la fonction de l’ADN, en ciblant les cellules se divisant trop rapidement. Dans la famille des chimiothérapies entendues comme l’administration d’un traitement médicamenteux par voie orale ou intraveineuse, on peut classer un certain nombre de thérapies « filles » dont certaines sont nouvelles.

Ø  Hormonothérapie : Certains cancers sont sensibles à l’action des hormones naturellement produites par l’organisme (cancers du sein et de la prostate). Il s’agit donc de bloquer ces hormones par l’administration de médicaments pour supprimer les facteurs de croissances des cellules cancéreuses.

Ø  Thérapies ciblées : Les thérapies ciblées ou médicaments ciblés sont une nouvelle classe de médicaments contre le cancer, dont le mécanisme d’action est différent de celui des chimiothérapies anticancéreuses classiques. Jusqu’à récemment, pour un même diagnostic de maladie, les médecins prescrivaient le même traitement à tous les patients. Mais les individus sont différents les uns des autres sur le plan biologique. Et il existe plusieurs formes, plusieurs sous-types d’une même maladie possédant chacun leur propre « signature moléculaire ». Aujourd’hui, de nouvelles thérapies dites « ciblées » permettent dans certains cas une médecine personnalisée qui consiste à choisir le traitement le plus adapté en fonction du profil biologique du patient et des caractéristiques moléculaires de sa maladie. Mesurer un marqueur biologique pour adapter la dose d’un médicament relève de la médecine personnalisée. C’est en cancérologie que cette médecine a connu de grands développements, grâce à la connaissance approfondie du fonctionnement de la cellule cancéreuse. Les thérapies ciblées agissent sur les voies de signalisation altérées dans la cellule cancéreuse et permettent de cibler très précisément les points faibles des cellules malades et attaquer le processus déficient. Elles ont pour objectif de bloquer la croissance ou la propagation de la tumeur, en interférant avec des anomalies moléculaires ou avec des mécanismes qui sont à l’origine du développement ou de la dissémination des cellules cancéreuses. Elles ont donc toujours pour préalable l’analyse moléculaire des cellules cancéreuses. Les appareils de détection et les analyses (anatomopathologique/moléculaires/génétique) toujours plus performants nourrissent ce type de thérapies.

Ø  Immunothérapie : Ce sont des médicaments avec un mécanisme totalement différent. Ils ne s'attaquent pas aux cellules tumorales, mais boostent le système immunitaire, qui à son tour va effectuer son travail, à savoir reconnaitre et détruire les cellules tumorales. Ces biothérapies ont une structure moléculaire très différente des médicaments chimiques classiques. Car-T cells, cytokines, anticorps, vaccins… ces traitements ne sont efficaces que chez 20 à 40 % des patients.

 

Adossé à ces contenus scientifique, l’exposition s’attache à montrer la mise en œuvre du protocole thérapeutique. Pour chaque patient, le choix du traitement est discuté par une équipe pluridisciplinaire lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) qui rassemble au moins trois médecins de spécialités médicales différentes. : oncologue, chirurgien, radiothérapeute, radiologue, anatomopathologiste, gastro-entérologue, gynécologue… Chaque cas est analysé en prenant en compte les spécificités de la tumeur mais aussi le patient dans sa globalité et son individualité : antécédents médicaux, état de santé général, etc. Un protocole de traitement est proposé au patient qui doit donner son consentement. Un changement important dans l’oncologie et plus généralement dans la médecine contemporaine est que le médecin a l'obligation de s’expliquer sur le protocole qu’il met en place. Opération chirurgicale, cure de chimiothérapie par intraveineuse ou par voie orale à la maison, radiothérapie… Le déroulement des soins dans leur dimension concrète doit aussi être abordé pour incarner les informations scientifiques données sur les traitements et garder le patient comme sujet.