Objectif

  • Mettre en avant les intrications profondes entre le corps et l’esprit, entre l’expérience psychique et physique de la maladie.

  • Evoquer les soins de support auxquels les malades peuvent recourir pour améliorer leur quotidien.

 

Propos

La prise en charge d'un cancer ne s'arrête pas au traitement de la seule maladie. Les « soins de support » (en anglais "supportive care") sont définis comme l'ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades tout au long de la maladie. Ils se font en association avec les traitements spécifiques contre le cancer et prennent en charge les conséquences de la maladie et des traitements.

À travers cet élément, la parole est donnée à des patients et à divers acteurs (professionnels de santé, membres de la Ligue nationale contre le cancer, de la maison rose, du CERHOM, des cafés du rétablissement, de l’Institut Rafael…) pour partager leur expérience des bienfaits des soins de support.

 

Elément d'exposition

Cette installation intitulée Corps et psyché présente les soins de support, appelés aussi oncologie intégrative. Le panier de soins en oncologie défini par l’Institut national du cancer comprend l’ensemble des soins et soutiens nécessaires à la personne tout au long de la maladie, conjointement aux traitements. Il propose au patient atteint d’un cancer une prise en charge globale de son être, et pas seulement de l’organe atteint. On prend en compte la douleur et la fatigue, les problèmes nutritionnels… On tente également de répondre aux difficultés sociales, à la souffrance psychique, aux perturbations de l’image corporelle et d’assurer l’accompagnement de fin de vie. Pour mettre en scène la variété de soins de support, la Cite propose aux visiteurs de faire le tour d’un mannequin hybride qui porte autour de sa tête un vaste nuage dans lequel sont plantés des objets concrets, synonymes de soins de support (une basket en miniature, un bouddha, des postures de yoga, mais aussi de courts haïkus pour mettre en exergue des soins peu connus des visiteurs comme les soins palliatifs ou les massages pour enfants). Cette œuvre est cernée par de grands panneaux graphiques sous forme de bande dessinée qui énumère à la Prévert ces nombreux soins.

 

 

Contenu détaillé

Les soins de support

Les soins de support regroupent notamment la prise en charge et le traitement de la douleur, conséquence des traitements ou de la maladie elle-même. L’INCa a mis en place un « panier de soins de support » pour contribuer au bien-être des malades sur différents volets :

  • La prise en charge de la fatigue, qu'elle soit physique ou psychologique.

  • La prise en charge des effets secondaires des traitements comme les troubles digestifs ou les problèmes de peau.

  • L'aide à la reprise d'une activité physique adaptée, pendant ou après la maladie.

  • Le soutien psychologique. Certains malades peuvent en ressentir le besoin tout au long de leur maladie, d'autres à des moments plus spécifiques (annonce, rechute ou au contraire lorsque tout va mieux...). Le soutien psychologique s'adresse aussi aux proches du patient, pour qui la traversée de la maladie peut engendrer un besoin d'accompagnement.

  • L'aide à l'amélioration de l'image de soi. Lorsque le cancer modifie l’apparence des malades (par exemple, en cas de chute de cheveux) des professionnels appelé(e)s socio-esthéticien(ne)s proposent un accompagnement.

  • Le suivi social. Les patients atteints de cancer peuvent avoir recours à une aide sociale adaptée. Une assistante sociale peut, par exemple, accompagner les patients dans leurs démarches sociales.

  • La prise en charge des problèmes diététiques liés à la maladie et aux traitements.

  • Les soins palliatifs font également partie des soins de support.

Conjuguer médecine conventionnelle et médecine complémentaire : une approche globale de l’humain

L’un des objectifs de ce totem est de faire connaitre l’oncologie intégrative. Le terme « de médecine intégrative » est apparu dans les années 1990 aux Etats-Unis. « Lorsque l’on parle de médecine intégrative, on parle entre autres de combiner les meilleurs soins de la médecine scientifique occidentale à ceux des approches complémentaires dans le but de maintenir la santé et d’améliorer le bien-être. » explique la fédération des médecins-omnipraticiens du Québec. Au Canada, des programmes évaluent son intérêt dans la politique de santé. Parmi les thérapies complémentaires les plus sollicitées, on pourrait citer l’homéopathie, l’acupuncture, la diététique, l’activité́ physique adaptée, la méditation, la phytothérapie…Ces pratiques garantissent la sécurité des patients, et recueillent à ce titre leur confiance : avec elles, il n’y a aucun risque d’interaction médicamenteuse ni d’effet secondaire. Selon un rapport de l’Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support (AFSOS – 2012), 60 % des patients cancéreux feraient appel à des thérapies complémentaires et 84 % d’entre eux les trouveraient efficaces.

En matière de parcours de soins, l’hexagone se situe également en pole position avec la thérapie intégrative. En France, les centres Léon Bérard, Bergonié, Claudius Regaud, Curie, Gustave Roussy et l’AP-HP ont tous lancé des programmes de ce genre : ils développent des consultations d’ostéopathie, d’acupuncture, de nutrition, des ateliers d’art thérapie, de jardinage ou de sport.

La médecine intégrative associe deux approches, l’une axée sur la performance technique et le diagnostic, l’autre sur une approche plus globale et multidisciplinaire de la maladie. Elle combine diverses pratiques thérapeutiques en fonction des aspirations du patient et en accord avec l'équipe médicale et les praticiens paramédicaux.

La médecine conventionnelle, aussi dite médecine occidentale, est l’approche médicale la plus répandue au monde. Selon ses principes, une personne est soignée soit par la médication, soit par une thérapie (type radiothérapies pour les cancers) soit par une chirurgie. L’ensemble des traitements est basé sur des connaissances scientifiques validées et vérifiables. La médecine complémentaire, que l’on nomme aussi médecine non conventionnelle, traditionnelle, alternative, douce ou holistique, est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme étant « la somme totale des connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en bonne santé ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales. ». Les médecines non conventionnelles sont nombreuses : acupuncture, aromathérapie, biofeedback, hypnothérapie, massothérapie, Qi Gong, shiatsu, yoga, etc.

 

Mise en garde : il est désormais bien démontré que l’utilisation de thérapies alternatives à la place des médecines conventionnelles dans le traitement des cancers est associée à une augmentation significative du risque de décès.