La grotte est un site exceptionnel par sa conservation. Il s’agit d’un ensemble clos depuis l’effondrement du porche il y a 21 500 ans. Personne n’y est entré jusqu’en 1994, au moment de sa découverte. Le sol y est intact, ou quasiment. Les concrétions, les ossements, les vestiges n’ont pas été au contact d’événements autres que naturels. Toutes les traces d’activité sont donc préhistoriques ! Leur conservation est capitale : il s’agit de protéger un patrimoine exceptionnel.
Dès la découverte de la grotte et son expertise par le préhistorien Jean Clottes, spécialiste du Paléolithique supérieur et de l’art pariétal, des mesures de conservation sans précédent ont été prises pour en respecter l’intégrité et laisser intactes des traces datées de 36 000 ans. Aucune fouille d’ampleur n’est menée et seuls quelques petits sondages judicieusement choisis ont été effectués, notamment liés à l’installations des aménagements permettant aux chercheurs d’y travailler. Le principe adopté a été de suivre le cheminement des découvreurs de façon à ne pas fouler le sol à d’autres endroits. C’est ainsi que les positions des passerelles ont été décidées ! Le prélèvement d’objets et d’échantillons est lui aussi très contrôlé et limité. Les scientifiques ne peuvent pas toucher les vestiges, ils ne peuvent pas les soulever pour voir ce qu’il y a en dessous. Ils sont également contraints de rester à distance des parois et du sol qu’ils étudient. La conservation s’articule autour de deux préoccupations :
surveiller l’évolution climatique, biologique et géomorphologique de la cavité pour pouvoir réagir si quelque chose d’anormal survenait. La grotte est constamment surveillée et auscultée. On y détecte les répercussions du changement climatique mondial, on mesure les taux de CO2, on y traque la présence d’espèces biologiques.
construire les infrastructures (mise en place de la passerelle de circulation dans la grotte) et établir les règles pour la protéger : ne pas sortir de la passerelle, ne pas toucher, abimer, détériorer la grotte, que ce soit par des visites trop nombreuses ou par une recherche invasive.