La grotte Chauvet. Sanctuaire préhistorique, éd. Le Dauphiné, 2024.
« En 2013 paraissait la première édition de cet ouvrage. Aujourd’hui, c’est dans la nouvelle maquette de la collection qu’il est réédité. L’occasion aussi d’actualiser le texte. Retour sur un événement historique au retentissement mondial !
La découverte de la grotte Chauvet en décembre 1994, puis sa révélation au monde en janvier 1995, une fois prises les précautions indispensables par le ministère de la Culture pour assurer sa protection et sa conservation, fut un événement majeur dont les échos résonnèrent dans le monde entier. Il est rare que la révélation d’une nouvelle grotte ornée suscite un tel intérêt dans le public et dans des milieux aussi divers.
La grotte Chauvet ne peut se comparer qu’à celles de Lascaux, en Dordogne, et d’Altamira, en Espagne cantabrique, pour l’ampleur, le nombre et la qualité esthétique de ses œuvres. Or, Lascaux fut révélée en septembre 1940, à un moment difficile de l’histoire de notre pays, et Altamira à une tout autre époque, à la fin du XIXe siècle, en 1879. Ces grottes ne bénéficièrent donc pas d’une couverture médiatique aussi étendue, puisque dans le cas de Chauvet, elle s’adressa à tous les publics et pas seulement aux spécialistes. Quelques mois plus tard à peine, l’intérêt redoubla lorsque furent connues les premières dates obtenues sur certains des nombreux charbons qui jonchaient les sols et même sur quelques représentations d’animaux tracées au fusain. Chauvet était beaucoup plus ancienne que Lascaux et Altamira, et attribuable à une époque où l’on ne connaissait jusque-là qu’un art assez sommaire et fruste. Cela remettait en cause les théories sur l’évolution de l’art en usage jusqu’alors. C’est assez dire l’importance considérable de cette grotte ardéchoise, non seulement en tant que patrimoine culturel exceptionnel, mais également pour l’histoire des origines et du développement de l’art. »