La danse et le genre

Par Aurélien Bory et Laura Cappelle

 

La danse est un miroir de la société, et nous montre comment les idées sur le genre ont influencé la manière dont les gens bougent. Selon les périodes, la danse a pu être considérée comme une pratique « masculine » (par exemple sous Louis XIV) ou, plus souvent, comme d’essence « féminine ». Ce stéréotype perdure dans notre culture depuis le XIXe siècle, mais n’a rien d’universel. Si hommes et femmes ont dansé ensemble ou séparément au fil des siècles, avec des rôles souvent distincts, aujourd’hui le genre ne présuppose pas un style ou une manière. Les filles peuvent tout autant danser avec force et énergie que les hommes de façon douce et légère, au-delà des clichés ; il n’existe pas d’aptitude « naturelle » à des mouvements selon le genre. De la même manière, si les femmes chorégraphes ont longtemps été mises de côté dans des styles comme la danse classique ou le hip-hop, elles ont été pionnières dans la danse moderne et contemporaine, et expriment avec force leur créativité aujourd’hui. Ainsi les danseuses, danseurs et chorégraphes ne sont pas seulement des artistes, mais aussi des chroniqueurs de l'histoire, qui traduisent et questionnent les normes culturelles et les changements sociaux à travers l’expression du corps.