La danse : art ou sport

Par Mélanie Perrier et Joelle Vellet

 

Définir la danse en mettant en relation ces deux mots c’est s’interroger sur les enjeux de la danse.

Le sport, quel que soit sa discipline fonctionne avec des règles, les mêmes pour tous, et consiste à atteindre un résultat précis et attendu. Le mouvement en sport répond toujours à cette fonction de performance, de record à battre, d’adversaire à dépasser. Le/la sportive s’entraine dans ce but. 

En art, il n’y a pas de règles prédéterminées à suivre. Le/la danseur·se invente son propre mouvement, selon des règles qu’il/elle se donne, singulières, changeantes. Son mouvement est « gratuit » et ne répond à aucune obligation fonctionnelle. Il/elle s’entraîne et utilise son corps par exemple pour jouer avec la musique, exprimer des idées, permettre au spectateur·trice de se raconter des histoires... Il provoque l’attention et l’émotion du public à travers les mouvements qu’il/elle réalise.

Le sport se pratique de façon identique partout dans le monde, dans des lieux normés. En revanche on danse de façon différente dans le monde, dans une multiplicité de lieux et on peut apprendre la danse de l’autre. On peut aujourd’hui danser des danses qui ont existé il y a cent ans, on ne peut nager ou sauter en compétition comme il y a cent ans.

Si on voit aujourd’hui certaines danses proposer de faire des battles (choisir un vainqueur), n’oublions pas que l’évaluation se fait sur l’appréciation de la créativité et de l’invention de nouveaux éléments techniques ou de leur combinaison. Lorsque l’institutionnalisation sportive intègre une pratique dansée, elle risque de définir des critères communs qui vont faire disparaître la singularité artistique de la danse en la transformant en activité sportive normée.