Messages et objectifs principaux

  • Révéler l’invisible : les infrastructures du numérique.

  • Faire prendre conscience à l'élève du coût énergétique des infrastructures du numérique, créer un « déclic ».

  • Faire apparaître la Terre augmentée vs. Terre diminuée en proposant une synthèse des éléments et des données qui composent cette nouvelle représentation du globe à la fois augmenté par le réseau des satellites, des câbles sous-marins, des datacenters et diminué par l’épuisement de ses ressources.

Propos

La grande différence avec les industrialisations précédentes est là : si l’infrastructure industrielle du XVIIIe au XXe siècle était bien visible (transformation du paysage, cheminées qui fument, pollution, câbles électriques, machines imposantes…), elle est aujourd’hui soustraite à la vue, dissimulée dans des hangars installés dans des zones inhabitées, sous terre, sous mer et dans l’espace. Nous vivons dans une société hyper-industrielle.

Notre Terre, diminuée du point de vue des ressources, est en même temps augmentée par un continent numérique dont nous n’avons pas encore dressé la carte. Ce temps fort s’attache à révéler ces infrastructures à la fois gigantesques et invisibles du numérique : satellites, câbles sous-marins, datacenters.

Cette infrastructure en pleine expansion n’est pas la même qu’il y a seulement 5 ou 10 ans et est toujours en train de croître, c’est cela que nous voulons montrer. Nos « clics » quotidiens, qu’il s’agisse d’un selfie, d’une requête sur Google, de l’envoi d’un mail avec une pièce jointe, du visionnage d’une vidéo en streaming, mettent en branle cette infrastructure gigantesque. Et sont consommateurs d’une énergie qui reste abstraite, que l’on ne se représente pas.

L’idée est de révéler le caché, de montrer la matérialité d’une infrastructure rendue invisible par son gigantisme et par le champ sémantique qui sert à l’évoquer. De donner à voir la complexité d’un réseau mondial, de le rendre tangible, sensible, présent.

Expérience de visite

Film immersif, composition sonore

Le parcours de visite s’achève dans un espace circulaire accueillant une installation spectaculaire basée sur une vidéoprojection à 270°.

Ce « lever de rideau » constitue le point d’orgue de l’exposition et la sortie de l’exposition. L’ensemble est baigné dans un espace sonore discret et qui s’appuie sur « les bruits de l’ère numérique ». L’installation est monumentale et l'élève ne peut que se sentir petit face à cette « Terre augmentée », à ce « nouveau continent numérique ».

La dimension prédatrice de l’industrie (Terre diminuée) est indissociable de sa dimension fascinante (extraordinaire complexité des systèmes que l’homme met en place et dont les usages, la finalité et les conséquences lui échappent).

À l’entrée du dispositif la silhouette de l'élève est captée et transformée en nuée de pixels, symbolisant les data, qui rejoignent trois grands écrans courbes qui reçoivent la projection. Parmi les séquences proposées :

  • Une séquence sur les usages que nous faisons de ces infrastructures (à quoi nous servent-elles ? que nous coûtent-elles ?). Trois usages emblématiques ont été choisis : le jeu vidéo (ubiquité, loisir très largement partagé, développé par des entreprises privées), Wikipédia (utopie de l’encyclopédie du monde, gratuite, autogérée), un projet en lien avec l’optimisation des ressources ;

  • Une séquence historique montrant la mise en œuvre de ces trois niveaux d’infrastructures de façon chronologique (d’abord les câbles, puis les satellites puis les data centers) ;

  • Un focus sur chaque infrastructure (zoom avant et arrière montrant la réalité physique de ces objets vus de très près, face au réseau qu’ils constituent à l’échelle du globe) ;

  • Une séquence montrant la Terre augmentée (par cet enchevêtrement de réseaux) face à la Terre diminuée (par le coût environnemental pour fabriquer et faire fonctionner ces réseaux).