Propos

250 000 visiteurs sont attendus. Quelle belle occasion d’observer leurs circulations, leurs interactions et l’effet des éléments signalétiques disséminés dans l’exposition !

Une exposition est un espace public, comme le sont les villes et les lieux de transit. Tout comme ces derniers, elle s’appuie sur des dispositifs d’incitation qui ne reposent pas sur la contrainte explicite mais suggèrent un comportement à adopter sans le rendre obligatoire.

Parfois qualifiés de « nudge », ces incitations regroupent la signalétique, l’ergonomie mais aussi l’ambiance générale donnée au lieu. Visiter une exposition est aussi un moment d’influence sociale, où les individus et les groupes façonnent, diffusent et modifient leurs modes de pensées et d’actions lors d’interactions sociales réelles ou symboliques.

 

Objectif

Se prendre, un court instant, pour un foulologue qui observe et analyse des agents qui circulent.

 

Message

  • Cette exposition est parsemée de dispositifs qui incitent les élèves à circuler d’une certaine manière.

  • Après avoir été observés, à eux d’étudier les comportements de ceux qui circulent derrière vous.

 

Scénario

Dernier moment de la visite : le retour d’expérience.

Après avoir découvert certains mécanismes des phénomènes de foules physiques et numériques, les élèves entrent dans cette pièce maîtresse de l’exposition, celle où ils comprennent qu’ils ont été les cobayes de ceux qui les ont précédés dans l’exposition.

S’inspirant du panoptique de Foucault, cette dernière salle offre un regard sur l’ensemble du parcours sans être vu. Derrière les miroirs sans tain ou à travers des fenêtres, c’est le moment d’observer les déplacements collectifs du public dans les salles d’exposition et de piloter à distance des évènements dans les trois sas.

 

 

SAS n°1

Côté exposition : pour passer des Foules compactes aux Foules piétonnes, les « visiteurs cobayes » choisissent de traverser ce premier sas soit en empruntant le chemin de droite anamorphosé, soit en suivant la longue file tracée par des poteaux caddies.

De l'autre côté du miroir : l'élève « foulologue » diffuse des messages sonores pour déstabiliser ceux qui sont dans ce sas. Il peut aussi provoquer des bouchons en éclairant par intermittence un objet suspendu qui stoppera alors le promeneur curieux, et les autres par effet d'imitation.

 

SAS n°2

Côté exposition : des Foules piétonnes aux Foules numériques, il n'y a qu'une porte à prendre. Mais laquelle des trois ? Les « visiteurs cobayes » vont-ils être influencés par les afficheurs qui indiquent quelle porte est la plus utilisée ? Et une fois dans le sas, vont-ils sortir par la porte qui semble autorisée ou vont-ils s'affranchir des indications colorées vertes et rouges ?

De l'autre côté du miroir : l'élève « foulologue » choisit quelle porte devient verte et donc « autorisée ». Il observera si de la complicité nait entre eux.

 

SAS n°3

Côté exposition : en quittant les Foules numériques et en attendant que le Grand spectacle commence, les « visiteurs cobayes » traversent le Défouloir. Les usages font qu'on ne dessine pas sur les murs dans les expositions. Pourtant, ici quelques tags sont déjà là, incitations à l'adresse des visiteurs pour transgresser et s'emparer également de leur propre stylo.

De l'autre côté du miroir : l'élève « foulologue » peut s'amuser à projeter un message « Ne pas taguer » au moment où il voit quelqu'un dessiner. Il peut aussi révéler sa présence derrière le miroir sans tain en éclairant une lampe braquée sur lui. Ce qui va provoquer la surprise, le rire et peut-être aussi la gêne chez les visiteurs !