Le 23 mars 2022, une journée entière a été proposée pour découvrir, s’informer, discuter, échanger, partager des expériences, brainstormer autour des différents aspects de l’éducation à la sexualité.
Nous nous sommes appuyés sur des recherches constatant l'existence de nombreux stéréotypes et lacunes liés à l'éducation à la sexualité, ainsi que sur des questionnaires sur le sujet que nous avons partagé en amont de l'événement.
Selon les données issues du rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (2016) :
Les stéréotypes de sexe et de genre sont encore très forts et favorisent les violences sexistes sous diverses formes ainsi que les discriminations sociales. Or nous savons que l’entrée dans la vie amoureuse est un moment révélateur des inégalités entre les filles et les garçons et des rôles attendus pour chacun·e.
D’où l’importance de développer une éducation à la sexualité dès le plus jeune âge.
84 % des filles de 13 ans ne savent pas comment représenter leur sexe alors qu’elles sont 53 % à savoir représenter le sexe masculin.
On peut rajouter qu’¼ des filles de 15 ans ne savent pas qu’elles ont un clitoris.
Ainsi les jeunes, et en particulier les filles, méconnaissent leur corps, et le plaisir féminin reste tabou.
63 % des français·e·s considèrent qu’il est plus difficile pour les hommes que pour les femmes de maîtriser leur désir sexuel. Par ailleurs, 4 français et françaises sur 10 pensent que la responsabilité des violeurs est atténuée si la victime a une attitude provocante en public.
Un questionnaire anonyme a été réalisé en amont de cet évènement (2021-2022). Une quarantaine de personnes âgées de 18 à 64 ans ont répondu.
À la question « Quels thèmes ont été abordés lors des séances d’éducation à la sexualité au cours de vos études ? » les participants ont répondu que si l’anatomie, la reproduction, la prévention des maladies sexuellement transmissibles, la contraception sont abordés dans les séances d’éducation à la sexualité, peu d’entre elles abordent le consentement, le plaisir sexuel, l’orientation sexuelle, la masturbation ou encore les stéréotypes de genres.
Le fil conducteur de ces deux journées a ainsi été d’essayer de répondre aux problématiques suivantes : « Comment passer d’une éducation focalisée sur les risques à une approche plus positive et sans jugement de valeur ? ». Nous nous sommes basés sur la définition du Haut Conseil à l’Égalité (2016) :
« L’éducation à la sexualité est une manière d’aborder l’enseignement de la sexualité et des relations interpersonnelles qui est :
positive, sans jugement de valeur
fondée sur l’égalité des sexes et des sexualités
adaptée à l’âge
basée sur des informations scientifiques ».
Pour permettre de répondre à ces objectifs, les ateliers que nous avons proposés visaient à :
Développer les connaissances de chacun et à rendre accessible l’apport de la recherche dans le domaine de la santé sexuelle
Couvrir différents domaines notamment le rôle d’internet et des réseaux sociaux
Permettre le partage de pratiques professionnelles
De nombreux intervenant·e·s ont présenté leurs thématiques de travail, leurs recherches, leurs expériences ou encore leurs productions en lien avec l’éducation à la sexualité auprès des jeunes.