L'enseignement des Sciences de la Vie et de la Terre et les séances d'éducation à la sexualité sont un cadre approprié pour permettre une transmission de connaissances scientifiques et de compétences permettant du même coup de déconstruire ces croyances. Ainsi, les enseignant·e·s de SVT ont un rôle déterminant dans la lutte contre ces inégalités en transmettant des savoirs scientifiques et en développant la capacité des élèves à faire des choix informés et responsables ainsi qu'à exercer leur esprit critique.
Pour autant, ces enseignements sont encore empreints de ces mythes savants souvent anciens. L'idée est ainsi :
de s'appuyer sur des représentations plus égalitaires et inclusives
de saisir les occasions qui se présentent de développer la capacité des élèves à prendre une distance critique vis-à-vis de certains types d'arguments et de raisonnements.
Concernant l'éducation à la sexualité, les textes institutionnels indiquent : « au moins trois séances annuelles doivent être mises en place dans les collèges et les lycées. Elles relient et complètent les différents enseignements dispensés en cours. La durée des séances et la taille des groupes sont adaptées à chaque niveau de scolarité. Ces séances doivent êtres organisées par une équipe de personnels volontaires et formés (professeurs, conseillers principaux d'éducation, infirmiers, etc.). » – Document de mise en œuvre de l'éducation à la sexualité dans les établissements scolaires sur le site de l'Éducation Nationale.
Cependant, l'étude du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes (HCE, 2016)[*] indique que 25 % des établissements scolaires, 11 % des lycées et 4 % des collèges déclarent n'avoir mis en place aucune action d'éducation à la sexualité.
D’autres pays d’Europe sont bien plus avancés sur le sujet. En Belgique, par exemple, dès la fin de la primaire la question est abordée. Depuis 2012 c’est une matière obligatoire au programme pour ces cours, les professeurs sont accompagnés d’animateurs du planning familial. En Allemagne également, les élèves ont des cours d’éducation sexuelle à partir de 12 ans. Mais la France n’est pas le plus mauvais élève en Europe. En effet, en Angleterre l’éducation sexuelle est interdite avant 16 ans. Au Portugal et en Italie l’éducation sexuelle est donnée par des hommes d’église. Et ces manques dans ces trois pays se retrouvent dans le taux de rapports sexuels non protégés, 43 % en Angleterre et 39 % en Italie.