Après la sensibilisation aux impacts du numérique, il s'agit ensuite de donner « le pouvoir d'agir » à chaque citoyen et citoyenne, aux jeunes en particulier comme aux enseignant·e·s (Voir la synthèse de la journée par Louis Derrac). Différentes interventions ont ainsi proposé aux participant·e·s des alternatives concrètes afin qu'ils soient en capacité de participer collectivement à un numérique plus désirable, acceptable, responsable et émancipateur.
Faire des choix éthiques, à l'échelle individuelle et collective⚓
Outils du Web et services en ligne : vers un choix éthique⚓
Les enseignant·e·s utilisent régulièrement de nombreux outils et services en ligne. Cette utilisation qui s’intensifie génère des besoins et des questionnements pour ces enseignant·e·s. Ils doivent être capables de sélectionner des outils numériques adaptés et les plus respectueux possibles des données des utilisateurs·trices, pour une utilisation en classe. Pour cela, il est nécessaire d’être sensibilisé aux enjeux éthiques liés au choix de ces outils.
Cette présentation d'Alain Michel, médiateur de ressources et services du numérique éducatif à Réseau Canopé, a invité les participant·e·s à réfléchir à la posture de l’enseignant·e lorsqu'il ou elle choisit des outils numériques en ligne. Puis Alain Michel a proposé une méthodologie de choix en fonction de critères simples. Quatre points ont ainsi été abordés :
Volet éthique
Volet RGPD
Focus : logiciels libres
Quelques exemples
1 - Volet éthique
Lorsqu’un·e enseignant·e choisit un outil numérique, il doit faire un compromis entre le vouloir (objectifs, intentions), le pouvoir (possibilités techniques) et le devoir (réflexion nécessaire, choix raisonné, avis éclairé).
Le numérique n’est pas un outil mais une culture : ce sont des connaissances et des enjeux qu’il faut prendre en compte pour arriver à faire des choix éclairés et répondre à une certaine éthique, en particulier pour un enseignant·e qui veut utiliser le numérique avec ses élèves.
Il y a tout d’abord des enjeux de connaissances : internet nous permet un accès à une masse d’information et de données. Mais qui dit information sur internet dit aussi fake-news et désinformation. Pour apprécier ce que je trouve sur internet, j’ai besoin d’avoir des connaissances préalables, d’où l’importance de l’éducation aux médias et à l’information.
Il y a aussi des enjeux économiques : la plupart des services en ligne grand public nous sont fournis par des compagnies géantes. Or ils ne nous sont pas fournis de façon désintéressée. Les fameux GAFAM ont engrangé des bénéfices records ces dernières années, y compris pendant la crise économique.
Leur modèle économique est la collecte et la revente de données à des fins publicitaires. Cela représente plus de 80 % de leurs revenus.
Sources :
Les GAFAM signent une croissance à deux chiffres en 2020, Statista
Les géants technologiques encaissent des profits records, Statista
Puis il y a des enjeux de société : avec l’essor du numérique, de nouveaux métiers sont apparus. Un·e jeune arrivant sur le marché de l’emploi aura besoin de savoir communiquer efficacement, de faire preuve de créativité, d'être capable de collaborer avec les différents moyens numériques à sa disposition.
Les enjeux de citoyenneté sont également à prendre en compte : à chaque minute sur internet, il y a des centaines de milliers de tweets publiés, des centaines d’heures de vidéos uploadés, etc. Les élèves doivent être capables d’utiliser ces outils de façon responsable afin qu’ils puissent se protéger de la collecte des données personnelles de tous ces services. Ils devront également apprendre à publier, à partager, à collaborer en privilégiant les licences libres de façon à contribuer aux Communs numériques[*].
Et enfin des enjeux environnementaux : l’impact du numérique sur l’environnement et sur la société est également à prendre en considération au moment de choisir un outil numérique.
sources :
« Justice sociale et environnementale », conférence de Maïtané Lenoir,
« Internet est mort, vive l’internet low-tech ? », Usbek & Rica
2 - Volet RGPD
Les enseignant·e·s doivent privilégier les outils institutionnels car ce sont les seuls qui seront totalement conformes aux dispositions du RGPD et qui ne feront pas de collectes abusives des données personnelles.
La plupart de ces outils se sont améliorés : les ENT, les outils proposés par les rectorats tel que Nextcloud, Perturbe, etc. via la plateforme apps.education.fr
Alain Michel propose une méthodologie pour faire un choix d’outil numérique :
Le tout 1er choix devrait être un logiciel plutôt qu’un service en ligne. Un logiciel ne va pas ou peu collecter des données personnelles. Dans ces cas-là, un logiciel libre sera à privilégier.
Sinon, choix d’un service en ligne en privilégiant un outil numérique proposé par l’institution
Sinon, un service proposé par des associations ou organismes à but non lucratif, basé sur des solutions libres, le plus respectueux possible des données personnelles : Framasoft ou La Digitale en sont des exemples.
Si je n’ai toujours pas trouvé de solution, je peux chercher un autre service en ligne en essayant de trouver le moins mauvais d'un point de vue de la protection des données.
Il est à noter que ce n’est pas aux enseignant·e·s de vérifier la conformité d’un outil, d’un service, avec le RGPD. Pour autant, il est capital qu’ils puissent développer leurs compétences dans ce domaine pour faire des choix éclairés.
3 - Focus : logiciels libres[*]
Ce concept a été défini pour la 1ère fois dans les années 1980 par Richard Stallman.
Un logiciel est « Libre » quand il accorde à l’utilisateur, par sa licence de diffusion, les 4 libertés suivantes :
0. Liberté d’exécuter le programme n’importe où, autant de fois que j’en ai envie et pour tous les usages
1. Liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de l’adapter à ses besoins
2. Liberté de redistribuer des copies
3. Liberté d’améliorer le programme et de publier les améliorations, de l’adapter à mes besoins.
➜ Important : Il n’y a pas de conditions de prix ou de gratuité…
Les enjeux de l’utilisation des logiciels libres avec ses élèves se recoupent avec ceux vus précédemment :
Enjeux de société
Enjeux économiques
Enjeux stratégiques
Les logiciels libres génèrent des contenus qui seront enregistrés dans un format ouvert, ce qui garantit une parfaite interopérabilité. Il pourra ainsi être ouvert, même plusieurs années après et avec un autre logiciel du même type.
Ces formats ouverts sont référencés dans le Référentiel Général d’Interopérabilité[*] (RGI) par la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM). Il existe également un document appelé « Socle Interministériel de Logiciels Libres[*] » (SILL) qui liste les logiciels libres recommandés pour les administrations.
Logiciels libres et logiciels Open Source
Par rapport à l’appellation « Logiciels Libres », celle de « Logiciels Open Source » est une approche plus technique qui occulte un peu la dimension de partage, de collaboration et de diffusion des savoirs.
« L’Open source est une méthodologie de développement », qui va davantage intéresser davantage les développeurs et techniciens alors que « le logiciel libre[*] » est un mouvement social, une approche philosophique davantage intéressé par le partage. (Richard Stallman).
Quel rapport entre les logiciels libres et le RGPD ?
Il n’y a pas d’assimilation automatique à faire entre les deux. Le fait d’utiliser un logiciel libre n’est pas une condition suffisante pour qu’il soit conforme au RGPD. C’est cependant une bonne base de départ car la plupart des logiciels libres sont développés par des associations à but non lucratif, ou par des communautés de développeurs attachés à des valeurs de respect de l'individu et de sa vie privée, de partage, d'entraide, et ces logiciels sont le plus souvent mis en œuvre de façon beaucoup plus éthique.
Par ailleurs, leur code source est ouvert et peut être vérifié, ce qui est un gage de sécurité et de fiabilité.
À la lumière de tous ces enjeux, l’objectif est de déplacer le curseur vers un choix plus éthique et pas seulement technique.
4 – quelques exemples
Autres exemples dans la présentation en ligne d'Alain Michel.
Conclusion d’Alain Michel : « Le Numérique » n’est PAS un outil mais une Culture.
Twitter @alainmi11
Mastodon @alainmi11@mamot.fr
Visionner l'intervention en vidéo :
Complément : Support de présentation
Complément : Ressources
Richard Stallman, inventeur du logiciel libre et penseur d'un internet libertaire, France Culture
L'histoire du logiciel : entre collaboration et confiscation des libertés : Un EXCELLENT article, un condensé de l'histoire des ordinateurs, des systèmes d'exploitation, des logiciels, pour comprendre comment tout ce qui est né du partage et de la collaboration a été peu à peu confisqué par quelques entreprises. À lire absolument, d'après Alain Michel.
Réussir (ou pas) son passage aux logiciels libres dans une école⚓
Être convaincu·e de la pertinence des logiciels libres n’est pas toujours suffisant pour réussir leur mise en place. Nicolas Vivant, directeur de la stratégie et de la culture numérique de la ville d’Échirolles, s’y est employé dans deux communes de l’Isère. Il a présenté des exemples de méthodologies applicables, des écueils à éviter, des points-clés à prendre en compte et des illustrations avec plusieurs déploiements plus ou moins réussis.
Voici des liens vers les compte-rendu et retours d’expérience du déploiement de Linux sur les ordinateurs des services de la ville PUIS dans les écoles volontaires, découpé en 5 articles :
Échirolles libérée (I) : structuration : http://grenoble.ninja/echirolles-liberee-i-structuration
Échirolles libérée (II) : transformation : http://grenoble.ninja/echirolles-liberee-ii-transformation
Échirolles libérée (III) : solutions : https://grenoble.ninja/echirolles-liberee-iii-solutions
Échirolles libérée (IV) : inclusion : http://grenoble.ninja/echirolles-liberee-iv-inclusion
Échirolles libérée (V) : fédération : https://grenoble.ninja/echirolles-liberee-v-federation
Vous retrouverez un lien vers un article qui résume le déroulement uniquement pour les écoles :
Linux dans les écoles : oui mais... : https://grenoble.ninja/linux-dans-les-ecoles-oui-mais
Mise en œuvre dans une organisation, l'exemple d'Universcience⚓
La Cité des sciences et de l’industrie s’est lancée dans une démarche de labellisation numérique responsable : comment concilier l’exigence d’exemplarité à laquelle elle doit se soumettre tout en développant une immersion dans des démarches innovantes ? Mai Nguyen, responsable de projets développement durable et Patrick Sauret, chef de projet informatique à Universcience, ont présenté cette démarche qui peut être inspirante pour d'autres structures, notamment les établissements scolaires.
Le label Numérique responsable est une méthode qui a pour objectif de permettre aux établissements d’évaluer puis de diminuer progressivement l’empreinte environnementale des usages des appareils numériques.
À partir du référentiel du label nous avons cherché, à partir de l’été 2022, à identifier :
Les initiatives existantes et leur état d’avancement
Les marges de progression et les indicateurs pouvant les mesurer
Les acteurs de premier plan (« partie prenantes »)
En décembre 2022 il a été possible alors de revenir vers les responsables dans les directions pour revoir avec eux les différentes actions recueillies dans leur périmètre afin d’envisager ensemble l’inscription de ces actions dans un plan global d’engagement de l’établissement dans la perspective de la labellisation. Il s'agit de mettre en œuvre d'autres façons d'utiliser le numérique en agissant directement sur nos usages : les façons dont on achète, les façons dont on jette, et nos pratiques d'utilisateurs·rices.
Les actions menées au sein de l’établissement sont nombreuses :
Universcience a obtenu le label « Numérique responsable » le 7 avril 2023 devenant ainsi le 1er établissement culturel français à l'obtenir. L'établissement est labellisé pour 3 ans sur la foi d'un plan d'action qui doit nous guider sur le chemin de la réduction de l'empreinte environnementale de notre numérique.
La labellisation n’est pas une fin en soi. C’est une démarche progressive et interactive encadrée par une méthodologie contrainte dans le temps.
Le Label Numérique Responsable est soutenu par l’ADEME et le ministère de la transition écologique. Il propose un référentiel d’actions qui permet d’encadrer et de structurer la démarche. Les actions listées dans le référentiel sont indicatives, il nous est loisible d’en inventer ou d’en proposer de nouvelles.
L’objectif est de maitriser les tendances spontanées de croissance du numérique. Ces tendances sont inscrites dans les effets rebonds. Pour mieux comprendre les enjeux et les urgences de la démarche, l'INR a développé un MOOC « Numérique responsable ».
Maitriser c’est mesurer les tendances, l’objectif ensuite est de les infléchir et, pourquoi pas, de les inverser.
Au cours de la journée du 5 avril, Perrine Douheret à présenté une adaptation de ce label aux établissements scolaires. Vous retrouverez une présentation de son intervention dans la partie « Constater et comprendre : historique et état des lieux »
Contribuer aux Communs numériques⚓
Les communs numériques correspondent à des ressources numériques produites et/ou entretenues par une communauté de producteurs et d'utilisateurs selon des règles de gouvernance conjointement élaborées. Ces règles de coopération visent à concilier usage et conservation de la ressource en la préservant des stratégies d'exclusivisme de la propriété intellectuelle et en s'extrayant de la culture de marchandisation. Ils constituent en ce sens une alternative au contrôle total du numérique par les sociétés privées ou les états.
Un numérique émancipateur : les services des CHATONS, l’exemple de Framasoft⚓
Un numérique qui prend soin de ses utilisateurs·trices, c’est possible et ça existe déjà. Maïtané Lenoir, designer indépendante et membre de l’association Framasoft, a fait un tour d’horizon des services en ligne proposés par un collectif d’hébergeurs alternatifs nommé CHATONS, notamment ceux proposés par Framasoft.
Framasoft est une association (loi 1901) d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels.
Tout ce qui est produit (logiciels, réflexions, illustrations, les ouvrages) par l’association est en licence libre ce qui permet de les réutiliser à volonté.
Voici le contenu de sa présentation :
Comment repenser le numérique ?
Le numérique n’est ni bon, ni mauvais, ni neutre. C’est un outil conçu par une personne qui a forcément des biais. On peut l’utiliser, le concevoir et le critiquer.
La proposition faite par Maïtané est de répartir des usages :
Communiquer,
S’informer, se former
Partager ses connaissances
Se cultiver
Rendre accessible
Calculer
Automatiser des tâches pénibles…
Mais aussi, les loisirs, les divertissements, les services en ligne, etc.
Tout cela peut tendre vers un numérique émancipateur.
Cela est possible par exemple avec les logiciels libres notamment pour voir le code source et vérifier ce que le logiciel fait. Mais le libre n’est pas suffisant en soi.
Il existe aussi des logiciels qui permettent de se protéger des publicités. Par exemple, on peut utiliser un navigateur qui ne récupère pas les données personnelles comme Firefox et y ajouter un bloqueur de pub comme uBlockOrigin.
Pour discuter tout en protégeant vos données personnelles : Signal permet cela, ProtonMail ou Mailo pour envoyer un mail, Freetube ou NewPipe pour regarder les vidéos Youtube sans publicités. Olvid est un autre exemple d'application de messagerie privée indiquée par un membre du public de l'Association Libérons nos ordi.
Partager le pouvoir est aussi important pour permettre un numérique émancipateur. Cela permet d’éviter les modèles capitalistes et « déménager » plus facilement d’un outil ou d'une plateforme à l’autre.
uBlockOrigin
Page officielle, instructions de téléchargement et d'installation, accès au code source :
https://github.com/gorhill/uBlock
Télécharger l'extension uBlockOrigin pour Firefox :
Il existe aussi des « AMAP du numérique » dans lesquelles plusieurs associations proposent des services numériques. C’est l’exemple des Chatons : collectif d’Hébergeurs Alternatifs Transparent Ouvert Neutres et Solidaires. C’est un collectif d’hébergeurs qui propose des services. Ils signent une charte dans laquelle ils s’engagent à respecter un grand nombre de critères parmi lesquelles la publicité interdite, proposer des services à un prix abordable, accompagner les utilisateurs qui demandent de l’aide, avoir un esprit d’inclusion, de respect de la diversité, utiliser des logiciels libres, proposer des conditions d’utilisation générale faciles à lire pour le public :
https://www.chatons.org/node/1.
On peut chercher un service en fonction des usages, de la localisation. Il existe un portail où tous les services sont listés :
Parmi les Chatons, il y a Framasoft. Cette association est à l’origine du collectif Chaton, l’objectif étant d’essaimer et de rester une association plutôt qu’une entreprise. 98 % des revenus de Framasoft sont des dons.
Les plus utilisés de ses services :
Pratiquer
Framacarte pour personnaliser des cartes géographiques en ligne
Framaforms pour créer des formulaires en ligne
Framindmap pour créer des cartes mentales
Framalistes pour créer des listes de discussion par email
Framatalk pour réaliser des visio
Framateam pour faire de la discussion instantanée, permet de créer des sous tchat de discussion
Se divertir
Framagames, des jeux libres pour jouer en ligne ou déconnecté.
Framintest edu : une alternative à Minecraft
Sepia Search, un moteur de recherche de vidéos, chaînes et listes de lecture PeerTube
Minecraft.ign.fr : un service en ligne proposé par IGNfab, permettant de générer des cartes Minecraft® (ou d'autres formats similaires comme Minetest) à partir des données géographiques
S'organiser ensemble, collaborer
Framagenda, pour gérer et partager des agendas
Framadate, pour planifier des réunions ou prendre des décisions
Framacalc, pour partager des tableaux et collaborer
Framapad, pour rédiger des textes en ligne et à plusieurs
Un autre enjeu est de faire petit et faire réseau
Il existe des réseaux sociaux interconnectés les uns avec les autres. C’est le même fonctionnement que les mails : ces réseaux sociaux permettent de s’inscrire sur un réseau social tout en discutant avec une personne inscrite dans un autre réseau social.
Un autre exemple est Mobilizon : il permet d’organiser des événements. Il existe plusieurs Mobilizon interconnectés. Cela permet de faire réseau et de ne pas avoir un seul opérateur responsable de tout dont le modèle économique.
Comme autre exemple de réseaux sociaux interconnectés, il existe Mastodon.
Un autre exemple est Mobilizon : il permet d’organiser des évènements. Il existe plusieurs Mobilizon interconnectés. Cela permet de faire réseau et de ne pas avoir un seul opérateur responsable de tout dont le modèle économique.
Peertube est un autre logiciel libre qui permet d’héberger des vidéos. De même, il existe différentes instances de Perturbe interconnectées entre elles.
Un numérique qui prend soin
Framasoft lance une campagne : collectivisons, convivialisons internet qui vise à accompagner les personnes qui le souhaitent à changer leurs pratiques numériques, notamment avec frama.space. C’est un espace de cloud ouvert à de petits collectifs qui œuvrent pour la justice sociale.
Il y a également un enjeu à faire durer les téléphones et autres équipements le plus longtemps possible pour limiter leur impact sur l’environnement. Cependant, nous sommes souvent limités par les logiciels qui deviennent non compatibles ou dont les mises à jour sont impossibles. Pour cela il existe des solutions : Linux pour les ordinateurs et un système d'exploitation libre « /e/OS » pour les téléphones et tablettes. Il existe des ateliers d’installation de cet OS un peu partout en France. Par défaut il n'envoie aucune donnée à Google. Plus d'information.
Il y a également un enjeu de « Faire sa part »
En plus d’être utilisateurs des logiciels libres, chacun peut avoir une phase de contribution qui peut être dans des buts très variés : parler autour de soi du logiciel libre, promouvoir la culture, faire des dons, contribuer en faisant des traductions, des retours utilisateurs, etc.
Le Ministère de l’éducation Nationale « fait sa part » en proposant des logiciels libres via la plateforme « Apps.education.fr ».
Pour contribuer, chacun peut se rendre sur « Contribulle » dans laquelle on peut trouver une liste de contributions faciles.
Essaimer le savoir et les outils : il existe par exemple le MOOC Chaton pour mieux comprendre internet et reprendre le contrôle.
Framalibre est un annuaire le logiciels libres. Pour les fonctionnaires : la liste interministérielle des logiciels libres.
Scribouilli : permet à chacun de créer un site assez facilement.
Deux boites à outils : Les Métacartes « Faire ensemble » et « Numérique Éthique » en licence libre.
Conclusion de Maïtané :
« L’important c’est le monde vers lequel on veut aller ».
« Il existe un numérique pour construire le route vers ce monde là ! »
Visionner la table ronde en vidéo :
Complément : Support de présentation
Les encyclopédies collaboratrice Wikipédia et Vikidia⚓
Découvrir Wikipédia par le jeu
Longtemps décriée par la communauté éducative, Wikipédia est désormais une incontournable source d’information pour les petits et les grands, et l’un des sites les plus emblématiques du web collaboratif. Pourtant, peu de personnes savent que derrière cette encyclopédie libre fourmille une communauté de passionné·e·s qui veillent à la qualité de l’information.
Wikimédia France est une association loi 1901 qui œuvre pour le libre partage de la connaissance au travers des projets Wikimédia comme Wikipédia et Vikidia.
Le jeu pédagogique « Wikeys » propose d’apprendre les principes fondateurs de Wikipédia tout en s’amusant. Il nous a été présenté par Mathilde Louis, chargée de projets pédagogiques au sein de l’association Wikimédia France. Elle accompagne les enseignants dans l’utilisation de ces outils en Éducation aux Médias et à l'Information par la diffusion de ressources pédagogiques comme le jeu pédagogique « Wikeys ». Ce jeu vise à faire découvrir les principes fondateurs de Wikipédia à partir de 12 ans. Conçu par Prismatik avec le soutien du Ministère de la Culture et l’aide d’un groupe de travail constitué de professeurs documentaliste, ce jeu collaboratif est disponible gratuitement en print & play.
En savoir plus sur le jeu « Wikeys »
Une vidéo pour comprendre les règles du jeu de Wikeys.
Complément : Support de présentation
Télécharger le support de présentation de Mathilde Louis
Complément : Ressources
Le jeu en print & play :
Lien de téléchargement du jeu : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/56/Wikeys.pdf
Vikidia, l’encyclopédie libre pour les enfants
Si Wikipédia n’est plus à présenter, Vikidia, sa petite sœur faite par et pour les enfants est moins connue. Collaborative, cette encyclopédie propose un contenu accessible dès 8 ans. Sans traçage des données, le site accueille une communauté jeune et désireuse d’offrir une information de qualité et facile à comprendre. Progressivement employée comme outil d’éducation aux médias et à l’information (EMI), Vikidia est une porte d’entrée pour un Internet responsable dès le plus jeune âge.
Une carte libre et collaborative : OpenStreetMap⚓
Il existe des cartes ouvertes et collaboratives du Monde. C'est le cas d'OpenStreetMap qui est améliorée chaque jour par plus d’un million de contributeurs. Cédric Frayssinet, contributeur OpenStreetMap, enseignant de numérique à Lyon, chargé de projets à la DANE de Lyon, a fait découvrir aux participants l’écosystème autour d’OpenStreetMap. Les public a ainsi pu utiliser ces données ouvertes pour créer ses propres cartes personnalisées faisant ainsi ses premiers pas vers la contribution à ce commun numérique. Chacun a ensuite pu découvrir l’usage pédagogique d’OpenStreetMap en classe.
Complément : Support de présentation
Les communs numériques, levier de l’action citoyenne⚓
Quelle place est donnée aux femmes dans l’espace public ? Cette question de société peut être abordée à partir de l’exploitation d’un jeu de données ouvertes. Joanna Marques et Jonathan Faivre, médiatrice et médiateur de ressources et services du numérique éducatif à Réseau Canopé ont proposé de mobiliser cet outil de transparence afin de contribuer aux communs en classe. Ils ont montré comment cette approche développe la littéracie numérique ainsi que les compétences du 21e siècle chez les élèves : esprit critique, coopération, créativité et communication.
Complément : Support de présentation
Des lieux pour la création de communs numériques⚓
Les tiers-lieux, un espace propice pour développer des communs numériques
Pourquoi et comment se retrouvent ensemble les démarches tiers-lieux et les communs numériques ? Christophe Noullez, professeur de technologies et mathématiques, formateur numérique à la DANE de Créteil et membre de l’association Tiers-Lieux Edu, a présenté des éléments de réponses ainsi que des exemples qui font sens dans une démarche éthique et responsable.
Complément : Support de présentation
Complément : Ressources
Fab Lab à l’école, un dispositif facilitant l’éco-conception
Il existe également des dispositifs permettant de développer ces Tiers-lieux dans les écoles. Anne-Laure Mayer, cheffe de projet Fab Lab à l’école et Anne-Solène Chevallier, chargée de projets Fab Lab à l’école à Universcience, ont présenté une tel dispositif, « Fab Lab à l’école ».
Son objectif est de stimuler le développement de la culture scientifique, technique et industrielle des élèves et de leurs enseignant·e·s via une « pédagogie par le faire », qui s’appuie sur la mise à disposition des outils du FabLab. À l’initiative d’Universcience et déployé grâce au partenariat avec Réseau Canopé, il vise à encourager la culture du « Faites-le vous-même » et « Faites-le ensemble » au cœur de l’Éducation nationale, à valoriser les conceptions durables et la création de communs réalisés par les classes.
En savoir plus sur le dispositif Fablab à l'école
Complément : Support de présentation
Aborder les questions environnementales⚓
Plusieurs activités concrètes ont été présentées au cours de cette journée afin de sensibiliser les plus jeunes mais aussi des groupes d'adulte aux questions environnementales. Voici ci-dessous un ensemble d'activités permettant cette éducation.
Vous trouverez ci-dessous des exemples concrets pour sensibiliser et éduquer les jeunes à cette question et leur donner les moyens d'agir.
Voyage au cœur de nos téléphones portables
Une des possibilité pour sensibiliser les jeunes est de passer par le jeu. Ce quiz a été animé par Gaby Bolivar et Justine Gasc, médiateur et médiatrice au Carrefour numérique² à la Cité des sciences et de l’industrie. Il est possible de le faire vivre aux élèves en inscrivant votre classe à l'animation ci dessous, proposée par le Carrefour numérique² : https://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/carrefour-numerique2/ateliers/quiz-numerique-responsable.
Les enjeux écologiques liés aux données
Réseau Canopé propose également des présentation d'activités et séances exploitables en classe pour favoriser l'engagement des élèves dans la réflexion. Aurélia Médan, médiatrice de ressources et services du numérique éducatif et Christine Muzellec, médiatrice documentaire à Réseau Canopé ont présenté ces activités visant à accompagner les élèves du cycle 2 au lycée à identifier les enjeux environnementaux liés aux usages numériques du quotidien et à les guider dans un usage raisonné des services et outils numériques.
Retrouvez les prochaines dates de cette présentation sur le site de Réseau Canopé :
https://www.reseau-canope.fr/service/les-enjeux-ecologiques-lies-aux-donnees.html.
« Enquête 3310 : à la recherche du smartphone durable », un escape-game pédagogique pour sensibiliser
Cet escape-game animé par Bérangère Roullet-Renoleau, médiatrice de ressources et services du numérique éducatif à Réseau Canopé, lie les thématiques du numérique et du développement durable. Les participants se sont glissés dans la peau d’enquêteurs·trices sur les traces du célèbre chercheur, le professeur Snake avec pour objectif de déchiffrer son travail sur le numérique responsable. Cet escape-game pédagogique qui se joue en 40 minutes est suivi d’un moment d’échange de 15 minutes. Il permet de questionner nos usages des équipements numériques, en particulier ceux des smartphones.
La Fresque du Numérique, un outil de sensibilisation à l’impact environnemental du numérique
La Fresque du Numérique est un atelier ludique et collaboratif d’une demi-journée avec une pédagogie similaire à celle de La Fresque du Climat. Le but de ce « serious-game » est de sensibiliser et former les participant·e·s aux enjeux environnementaux du numérique. L'atelier a été présenté par Fannie Le Floch, médiatrice scientifique de l’unité chimie au Palais de la Découverte, animatrice et formatrice à La Fresque du Numérique.
Construire des pistes pour intégrer le numérique responsable dans un projet E3D (Établissement en Démarche de Développement Durable)
En fin de journée, après une présentation rapide du dispositif E3D, les participants ont élaboré collectivement un questionnaire de diagnostic initial « Numérique responsable » à destination des établissements scolaires. Cet atelier a été animé par Laurent Gaudin et Hugues Pourageaud, médiateurs formation et numérique éducatif, à Réseau Canopé.
Aborder les questions éthiques⚓
Internet et moi⚓
Comment peut-on parler aux ados d’identité et de vie privée en ligne sans les braquer ? Jennifer Elbaz, chargée de mission éducation au numérique à la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a présenté tous les éléments dont vous pouvez avoir besoin lorsque vous organisez des ateliers « Culture numérique » à destination des enfants scolarisés au collège.
Pour créer du lien, on leur propose de rentrer dans leur univers et d’aller dans l’imaginaire en se présentant avec un peu de fantaisie, par exemple sous forme de portrait chinois. Puis on pose aux groupes les questions suivantes :
Qu’est-ce que votre téléphone sait de vous ?
Comment est-ce qu’il sait tout cela ?
Jennifer Elbaz a rappelé les fondamentaux concernant les données personnelles :
Donnée personnelle : toute information permettant de nous identifier directement ou par croisement. Exemple : visage, voix, prénom, nom, date de naissance, adresse IP.
Donnée personnelle sensible : ce sont des informations qui révèlent la prétendue origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ou l'appartenance syndicale. Il est interdit de collecter ces données, sauf consentement explicite de la personne concernée.
Donnée biométrique : caractéristique physique ou biologique permettant d’identifier une personne. Exemple : ADN, contour de la main, empreintes digitales, iris de l'œil. Légalement, les données biométriques sont considérées comme des données sensibles.
Protéger ses données personnelles : mal protégées, nos données sont exposées aux attaques malveillantes dont l’usurpation d’identité. Créer des mots de passe solides, et chiffrer ces données.
Droits numériques des mineurs. Les mineurs ont les mêmes droits que les personnes majeures.
Exercice des droits : Rechercher dans les mentions légales du site ou service concerné l’onglet « politique de confidentialité » ou « données personnelles », contacter le délégué à la protection des données (DPO). Si vous n’obtenez pas de réponse sous un mois, vous avez la possibilité de porter plainte auprès de la Cnil.
https://www.cnil.fr/fr/exercer-ses-droits-par-lintermediaire-de-la-cnil
La CNIL a créé un jeu pour entrainer les ados, « Question pour 1 expert·e », du type « Question pour un champion ». Il s'agit de citer aux élèves plusieurs types de données qu'ils doivent classer en donnée personnelle ou donnée personnelle sensible.
Une fois qu'ils ont compris ce qu'était une donnée personnelle, les questions peuvent porter sur la façon de la protéger.
La CNIL a créé un poster : « les 10 conseils de la CNIL pour rester Net sur le Web » téléchargeable gratuitement sur le site : https://www.cnil.fr/fr/10-conseils-pour-rester-net-sur-le-web.
En classe, on peut proposer aux élèves de créer un sketch, une histoire ou encore un rap autour des 10 conseils.
Un jeu « Les Incollables » est aussi disponible en ligne avec 3 niveaux : facile, moyen, expert.
https://quiz-digital-incollables.playbac.fr/ta-vie-privee-cest-secret/30
Visionner l'intervention en vidéo :
Complément : Supports de présentation
Télécharger le support de présentation de Jennifer Elbaz (CNIL)
Carina Chatain, responsable de l’éducation au numérique à la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a proposé une présentation d'ateliers permettant d'aborder le sujet avec des enfants scolarisés en primaire.
Télécharger le support de présentation de Carina Chatain (CNIL)
Enfin un atelier était destiné aux parents. Vous pouvez télécharger la présentation ci-dessous :
Télécharger le support de présentation de Jennifer Elbaz (CNIL)
Complément : Ressources
4 vidéos, mettant en scène des personnages dans leur quotidien pour évoquer l’identité en ligne, les cookies, le cyberharcèlement et l’exercice des droits ;
1 jeu de cartes à jouer, incluant des conseils pratiques ;
1 affiche pédagogique pour la classe ou les espaces périscolaires ;
1 livret pour les enseignants, conforme au programme scolaire ;
1 livret pour les parents, « bâton de parole » pour discuter avec les enfants.
De plus, en dehors de cette campagne, nous avons des posters : 10 conseils pour rester Net sur le web, Les mots de passe n’ont plus de secret pour vous !, 5 conseils pour protéger ma vie privée sur les réseaux sociaux
Les incollables « Ta vie privée, c’est secret ! »
La vidéo tournée avec le Rire Jaune « Protéger sa vie privée en 6 étapes »
Accompagner les usages numériques des enfants et des jeunes et tout savoir sur le 3018, numéro national des violences numériques⚓
Nombreux sont les dangers auxquels les jeunes peuvent être confrontés sur Internet : cyber-harcèlement, revenge porn, relations amoureuses en ligne, arnaques… Cet atelier, animé par Par Fanny Painvin, responsable pédagogique de l’Association e-Enfance / 3018 et mené sous forme de quiz interactif, a permis de faire découvrir aux participants les risques et les usages responsables d’Internet. Cet atelier a été aussi l'occasion pour Fanny Painvin de présenter les modalités d’actions du 3018, numéro national, opéré par l’Association e-Enfance, qui prend en charge les jeunes victimes de violences numériques. Une helpline gratuite, anonyme et confidentielle, qui « sauve des vies ».
Retrouvez tous les informations sur le site internet e-enfance.org.
Les Métacartes : un outil pour faire le point, découvrir des alternatives et passer à l’action⚓
Pour aborder les questions éthiques avec les élèves, Les Métacartes proposent des outils d'apprentissage. Lilian Ricaud, consultant, formateur et chercheur indépendant, Métacartes. Trois ateliers animés par Mélanie Lacayrouze, ex-enseignante, formatrice, facilitatrice graphique et Lilian Ricaud, consultant, formateur et chercheur indépendant, afin de présenter ces outils qui redonnent le pouvoir d'agir et du sens à nos actions.
Les Métacartes « Numérique éthique »
Comment faire prendre conscience des enjeux du numérique ? Comment faire évoluer ses usages individuels et collectifs ? Destiné aux enseignant·e·s, formateurs·trices, médiateurs·trices, numériques, concepteurs·trices, et développeurs·ses, les Métacartes Numérique Éthique vous accompagnent dans vos démarches vers un numérique sain et serein. Les participants à cet atelier ont pu tester cette boîte à outils à travers un atelier de découverte participatif.
L‘« Ethic-o-test », un atelier pour structurer les échanges sur les questions d’éthique du numérique
Comment aborder collectivement les questions d’éthique du numérique sans partir dans tous les sens ? Comment évaluer et choisir des outils ? Extrait du kit Métacartes « Numérique éthique », l’éthic-O-test est un atelier collaboratif qui permet de clarifier et prioriser ses critères éthiques puis de co-construire un cadre de référence pour évaluer un ou plusieurs outils. L’éthic-o-test est un processus robuste, structuré et ludique. Les participants ont découvert un condensé de cette méthode en une heure.
https://www.metacartes.cc/numerique-ethique/recettes/ethic-o-test
Complément :
« Dessinez-moi... », un atelier pour faciliter le partage de représentations autour du numérique
Comment aborder des sujets complexes de manière ludique et interactive ? Comment intéresser des publics de niveaux et de cultures très différentes ? Extrait du kit « Métacartes Numérique éthique », cet atelier a utilisé le dessin pour partager des représentations, faciliter le co-apprentissage et la transmission de notions de manière simple et efficace. Les participants ont vécu l’expérience de cette méthode en 1 heure de découverte et application pratique.
https://www.metacartes.cc/numerique-ethique/recettes/dessinez-moi